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Carnet de bord… safari au Ladakh 19ème… et dernier jour   Leave a comment


 

4h 30 : à peine un œil ouvert, on scrute le ciel : nuageux, pas une étoile visible.

 

Le bagagiste de l’hôtel est cependant optimiste "fly it’s ok today !". Le réceptionniste se montre rassurant également "départ garanti à 100 % !"

On est un peu sceptique quand même.

Pourtant, avec le lever du jour, la situation météo nous semble moins critique que la veille, les nuages se déchirent, le plafond est plus haut et on voit pratiquement tous les sommets.

Dans l’aéroport c’est la cohue : vol annulé d’hier plus vol régulier du jour : il y a du monde. Deux avions sont prévus pour Delhi.

7h 10 : un appareil apparaît dans le ciel.

Soulagement dans la salle d’embarquement.

 

Après une ultime fouille au moment de monter à bord, on décolle enfin, avec retard, mais on décolle.

 

Delhi : ça nous tombe dessus comme un coup de massue : une chaleur lourde, un air irrespirable.

A peine sortie de l’avion la peau devient moite, les habits se trempent de sueur.

 

Et si on retournait à Leh ?

 

 

 

 

Publié 17 décembre 2007 par lesbottieres dans Ladakh

Carnet de bord… safari au Ladakh 18ème jour   Leave a comment


 

 

Le plus dur quand on est à Leh, c’est d’en repartir semble-t-il. Ca se mérite.

 

Il faut d’abord entrer dans l’aéroport dont l’accès est sévèrement gardé par l’armée. Ca bouchonne devant le portail d’entrée, il est 5h 45 (on s’est levé à 4h 30).

L’enregistrement des sacs et valises se déroule normalement. Aucun bagage à main autorisé à l’exception des appareils photos (sans leurs piles). Pour pénétrer dans la salle d’embarquement, fouille au corps de tous les passagers et contrôle méticuleux de tous les accessoires (étuis à lunettes, sacoches, matériel photographique, pochettes personnelles).

Ce n’est pas fini : avant la mise en soute des bagages, reconnaissance par chaque passager de ses propres valises parmi toutes celles étalées sur le tarmac.

 

L’aéroport de Leh a la particularité de se trouver dans une cuvette entourée de hauts sommets. Décollage et atterrissage nécessitent une visibilité minimum pour le pilote qui doit manœuvrer à vue, d’où l’importance de la météo. A l’aube de ce samedi, le temps est couvert, les crêtes des montagnes sont dans les nuages. Ceci pour expliquer la suite.

 

6h 40 : notre avion qui fait la navette Delhi/Leh/Delhi est prévu atterrir à 6h 50 (c’est imminent) pour repartir à 7h 30.

6h 50 : bruit de moteurs dans le ciel. Le voilà !

6h 55 : fausse alerte, c’est un appareil militaire qui vient de se poser.

7h 10 : annonce dans les haut-parleurs en anglais : on croit comprendre que le décollage à Delhi s’est fait avec 45 minutes de retard.

7h 40 : nouvelle annonce : arrivée de l’Airbus au mieux à 10h 10. A l’approche de Leh, l’avion a dû retourner sur Delhi, la visibilité étant insuffisante pour atterrir (Delhi-Leh : 50 minutes de vol).

Ca s’agite dans la salle d’embarquement : distribution de café, thé et eau à 10 roupies la consommation d’abord (20 centimes d’euro) puis gratuite ensuite, avec gâteaux secs s’il vous plait.

8h 15 : soleil sur l’aéroport mais sommets toujours couverts.

8h 30 : le haut-parleur confirme l’horaire de 10h 10, sauf si…   Un à un, beaucoup de passagers s’endorment.

8h 45 : bruit d’avion : Ahhhhhh ! ! !

            c’est un militaire : Ohhhhhh ! ! !

9h 05 : les nuages reviennent en force, tout est rebouché.

9h 30 : une rumeur circule parmi les passagers : le vol serait annulé

9h 40 : les endormis se réveillent. Intense agitation dans la salle : les gens font les cents pas.

9h 45 : annonce : vol annulé

10h 00 : bagages récupérés rapidement (signe qu’il y a un certain rodage pour ce genre de situation).

10h 20 : hôtel X…. Retour à la case départ.

              On remet ça demain.

 

C’est pour palier à ce genre d’imprévu (relativement courant à Leh pour les raisons expliquées plus haut) que l’organisateur du safari  a programmé une journée libre à Delhi la veille du retour sur Paris, au cas où …

 

Joker utilisé.

 

 

Publié 15 décembre 2007 par lesbottieres dans Ladakh

Carnet de bord… safari au Ladakh 17ème jour   Leave a comment


 

Allez, on se fait un petit dernier 5 000 m avant le retour sur Leh, 5 225 m exactement, le col Taklang La. Il se situe sur la route qui relie Delhi à Leh, route que nous retrouvons rapidement après avoir quitté le lac Tsho Kar. Quel plaisir de retrouver le macadam !

 

Après une heure de trajet, nous distinguons au loin plusieurs nuages de fumée noire semblant provenir de la route. Inquiétude : s’agit-il d’accidents ?

Arrivés sur place, leur origine nous stupéfait. La chaussée est en cours de réfection : des fûts de goudron éparpillés le long de la voie sont renversés dans de larges cuvettes contenant du gros gravier. Ces cuvettes sont enflammées pour conserver le mélange à la température d’épandage idéale. Tout autour s’activent des ouvriers, torse nu, transpirant, respirant cet air ultra vicié, pataugeant dans l’enrobé brûlant et équipés d’outillages des plus rudimentaires. Dantesque.

 

Le col. Arrêt pour admirer.

Plusieurs jours au-delà de 4 000 /4 500 m nous ont permis d’acquérir une certaine accoutumance à l’altitude. On n’irait pas jusqu’à faire un 400 mètres au sommet mais on ne ressent plus les symptômes constatés quelques jours plutôt.

La descente vers Upshi devrait se dérouler tranquillement, la circulation est très faible. Pourtant, on se fait encore une grosse frayeur lorsque notre 4×4 se trouve nez à nez dans un virage avec un camion dont le conducteur, visiblement, se croyait seul sur la route.

Il s’en faut de peu et notre chauffeur met quelques temps à se remettre de ses émotions. Point positif, le ravin ne mesurait que 50 mètres à cet endroit.

Le frisson fut encore plus grand pour les passagers d’une des autres voitures qui fut carrément touchée par un camion lors d’un croisement dans un coude… Elle est restée sur la route.

 

Seule la nature peut nous réserver de tels spectacles.

Les gorges du Zara Chu sont d’une beauté jamais vue. Sur des kilomètres et des kilomètres, nous admirons un décor à couper le souffle. De chaque côté de la route et de la rivière, des masses rocheuses rouges et violettes, déchiquetées par l’érosion, forment des amas spectaculaires aux lignes étranges défiant toutes les lois de l’équilibre. Encore du grand spectacle.

 

Avec plaisir (à cause du manque de confort) ? Avec amertume ( c’est la fin du safari) ? Cela dépend des personnes, toujours est-il que nous voici de retour à Leh.

 

Publié 12 décembre 2007 par lesbottieres dans Ladakh

Carnet de bord… safari au Ladakh 16ème jour   Leave a comment


 

 

Soleil et vent le soir, couvert et pluie le matin.

Ce n’est pas un dicton tibétain (quoique, on ne sait jamais, le temps change si vite en montagne), mais au réveil un petit crachin très froid s’abat sur le camp, avec une température extérieure de 6° C. Juste au-dessus de nous, c’est la neige qui recouvre le flanc de la montagne. La toilette dans le torrent finit de nous réveiller de façon "saisissante".

Question météo, il ne faut cependant pas se plaindre : une petite journée d’averses depuis le départ et c’est tout. Aujourd’hui sera disons maussade jusqu’à midi puis les éclaircies gagneront la partie ensuite.

 

Avant de quitter Korzok, nous faisons un petit tour à l’intérieur du bourg.

Un monastère bien sûr qui domine un ensemble de maisons et tentes mélangées. Deux hommes sont occupés à ferrer un cheval alors qu’une ribambelle de mômes nous a bientôt rejoint en quête de friandises.

Nous repartons en sens inverse de notre arrivée pour retrouver quelques dizaines de kilomètres plus loin la bifurcation qui nous conduira vers le lac Tsho Kar terme de l’étape du jour.

 

 

                                                    

                                                  l’orage menace                                                         

 

Les marmottes sont plus nombreuses que la veille. Nous pouvons approcher une dizaine de yacks (à mon avis des hybrides issus d’un croisement lointain) qui, tout en nous surveillant d’un œil, continue de paître tranquillement (curieux animal que le yack qui ne survit pas en dessous de 4 000 m).

 

Dès que le soleil perce, il fait chaud ; dès qu’un nuage le couvre, il fait froid. On ne sait pas comment s’habiller dans la voiture.

 

Sumdo Gongma dispose d’une école pour enfants tibétains, en majorité d’origine nomade. Nous en faisons le tour : classes, salle de jeux, dortoirs. Inutile de parler du désordre que nous déclenchons.

Tout de suite après le passage du col Polo Kongka (4 875 m – pour mémoire le Mont Blanc est à 4 807 m), la piste traverse un camp de nomades.

Visite et connaissance : dans des abris de toiles vivent quatre familles qui nous accueillent avec le sourire bien que nous tombions en pleine séance d’exorcisme dirigée par un des anciens du clan. Dans un état de pauvreté extrême, avec des conditions de vie des plus rudes, elles se déplacent régulièrement à la recherche des pâturages  pour leur troupeau de chèvres. Les enfants peuvent s’éduquer à l’école (sous toile également) qui se trouve au centre de plusieurs campements.

 

                                      

                                              chez les nomades

 

La piste, très difficile, nous conduit au haut plateau du lac Tsho Kar. Pendant quelques centaines de mètres, quatre ânes sauvages galopent à nos côtés : inattendu.

Plus petit que le lac Tsho Moriri, le lac Tsho Kar est encore plus beau. Cernée d’une auréole de sel blanc (les lacs de la région sont des lacs salins), l’étendue d’eau, d’un vert profond, laisse se mirer les montagnes alentours. L’atmosphère est tellement claire qu’on a l’impression que les nuages blancs qui défilent dans le ciel  azur sont en relief. Les nuances des différentes couleurs sont un régal pour les yeux.

Nous fixons nos abris de tissu non loin du lac, à exactement la même altitude que la

veille (4 530 m).

 

                           

                                                     le lac Tsho Kar

 

   

 

Publié 11 décembre 2007 par lesbottieres dans Ladakh

Carnet de bord… safari au Ladakh 15ème jour   Leave a comment


 

 

Hier, quand j’évoquais d’éventuels imprévus, j’aurais mieux fait de me taire : sur la route de Raldong Zampa, nous rattrapons le véhicule d’intendance immobilisé par une panne. Surchauffe ? Durite ? Ca s’arrange rapidement fort heureusement.

La piste qui nous amène vers les deux premiers lacs de notre périple devient de plus en plus poussiéreuse. Elle s’élève progressivement dans un paysage toujours très aride.

 

Nous nous étonnions jusque là de la pauvreté de la flore et de la faune : quelques fleurs de temps en temps, trois mouflons sur une paroi rocheuse, un ou deux oiseaux à la tête couronnée de plumes orangées et… c’est tout. Nous faisons connaissance avec un animal qui nous est beaucoup plus familier : la marmotte. Perturbés par notre approche, de nombreux spécimens détalent de chaque côté de la piste. Plus grosses que leurs cousines des Alpes, leur fourrure semble également plus drue et plus épaisse.

Nous croisons quelques cavaliers, des nomades, dont les conditions de vie doivent être extrêmes.

 

Namshang La, 4 735 m d’altitude.

Un soleil rayonnant, un ciel d’un bleu intense et, au loin, le lac Thadsang Karu entouré de ses sommets enneigés ou glacés. Sublime !

 

Nous faisons deux fois le tour par la gauche du cairn  (1) enrubanné de drapeaux à prières et qui matérialise le sommet du col puis, nous plongeons vers le lac Tsho Moriri. Au loin, dans la vaste prairie, un imposant troupeau de yacks broute paisiblement.

Le lac apparaît, couleur émeraude, immense dans son écrin de montagnes. C’est…..  Désolé, le mot n’existe pas pour qualifier la beauté du spectacle qui s’offre à nous.

Un petit contrôle militaire pour ne pas changer les habitudes journalières et nous posons nos bagages à Korzok (4 530 m).

Nombreux arrêts pour reprendre notre souffle dans le montage du campement.

 

Le mal des montagnes a raison de plusieurs membres du groupe lors de la petite balade à pied en bordure du lac. Il s’ajoute au virus dont il a été question dans une page précédente et qui est toujours actif.

 

Un petit vent glacial se lève en début de soirée : la nuit va être fraîche.

 

(1) monticule de pierres

 

 

Publié 22 novembre 2007 par lesbottieres dans Ladakh

Carnet de bord… safari au Ladakh 14ème jour   Leave a comment


 

 

C’est le plus grand du Ladakh (200 moines) et il est en pleine extension (des travaux en cours devraient augmenter très sensiblement sa capacité d’accueil). Le monastère d’Hemis n’est cependant pas le plus joli. Situé en haut du village, caché au milieu des arbres, il est invisible de la route. La cour intérieure est toutefois remarquable, les portes d’accès aux différentes salles et les fenêtres sont en bois richement décoré et l’on peut admirer quelques belles peintures murales originales. Ce gonpa est aussi le dernier de notre circuit car nous plongeons plein sud à la rencontre des nomades dans la région de Samad Rokchen et Korzok.

 

C’est toujours l’Indus que nous longeons, mais cette fois nous remontons son cours. Au fil des kilomètres, il devient moins large et en même temps plus tumultueux. Décor habituel, c’est à dire magique.

 

Ne vous offusquez pas si un ou une ladakhi vous tire la langue. Ce signe extérieur exprime le contentement et la gratitude.

Une mère et son jeune fils nous regardent avec envie prendre notre panier déjeuner ; visiblement leur dernier repas remonte à quelques temps. Nous leur donnons une bonne partie de nos victuailles. Qu’y a t-il de plus beau que le sourire d’un enfant visiblement affamé et qui reçoit à manger ? Sa mère exprime sa reconnaissance avec des djulés (1) à n’en plus finir. Le comble du bonheur, une photo instantanée : son visage rayonne, elle la montre à son gosse qui s’en désintéresse complètement, trop occupé à se restaurer. Tout en la rangeant précieusement dans un repli de son fichu, elle nous gratifie d’un large sourire en passant sa langue entre ses deux canines supérieures restantes.

 

Les étapes journalières ne sont pas excessivement longues (entre 70 et 120 km) mais il faut compter sur l’état de la route, les pauses et les éventuels imprévus (crevaison, panne…). Pas de problème particulier jusqu’à présent, nous arrivons à Chumatang en fin d’après-midi (4 020 m).

 

Pour nous faire plaisir, Magan se procure de la chang, la bière tibétaine(2). Ignorant son origine et ses conditions de conservation, je la goûte du bout des lèvres (prudence, prudence, il est encore un peu tôt pour attraper la "turista") : goût inédit ayant un très lointain rapport avec celui de la bière classique.

 

(1)   djulé :  mot utilisé en permanence et qui signifie aussi bien "bonjour", "au revoir" et "merci"

(2)  Ce breuvage original s’obtient en passant de l’eau sur des graines d’orge fermentées.

      Accompagne fort bien les "momos" (pâte cuite à la vapeur et remplie de viande ou de légumes).

 

 

 

Publié 19 novembre 2007 par lesbottieres dans Ladakh

Carnet de bord… safari au Ladakh 13ème jour   Leave a comment


 
 

D’un côté un champ de blé qui termine de jaunir ; de l’autre un petit ruisseau qui sillonne dans la prairie ombragée par des saules pleureurs. Au loin, la montagne majestueuse aux crêtes enneigées qui se découpent dans le ciel d’un bleu limpide à peine taché par quelques touffes de nuages blancs. Quand vous vous réveillez avec ce tableau devant les yeux, vous ne pouvez être qu’en super forme d’autant que c’est le clapotis harmonieux du ru qui vous a ramené sur terre après une nuit réparatrice.

 

Choklamsar : c’est la fête ce matin à l’école du camp de réfugiés tibétains. Une foule importante s’est rassemblée en cercle autour d’une sorte d’autel. Quelques touristes se mêlent à l’assemblée. Le spectacle est au centre de la scène où danseuses et danseurs, dans des costumes bariolés et chatoyants, se démènent au son de la musique originale, mais le spectacle est aussi dans la foule où les personnages pittoresques et typiques sont nombreux : un régal pour les yeux et pour … les appareils photos.

 

Le gonpa de Thiksé (XVème) est particulièrement célèbre et fait partie des plus jolis visités à ce jour. Dirigé par un des frères du Dalaï Lama, plusieurs parties du bâtiment ont été restaurées récemment. Quelques fleurs judicieusement disposées çà et là donnent à l’ensemble une beauté exceptionnelle.

Ce n’est pas le cas du monastère de Chimre (XVIIème) qui lui a beaucoup souffert du temps. Sa restauration démarre seulement maintenant. Il n’en reste pas moins qu’il renferme quelques statues et peintures remarquables et que son emplacement est des plus spectaculaires.

 

Il me semble bien que nous campons ce soir dans un endroit encore plus idyllique que  la veille (3 870 m).

                               

 

                                        

                                                        Chimre

 

 

Publié 15 novembre 2007 par lesbottieres dans Ladakh